Complémentarité. Tel semble être le maître-mot de l’innovation financière en 2019. Auparavant utilisé pour caractériser la tendance à la collaboration entre entités historiques et nouveaux entrants, ce terme se veut aujourd’hui décliné – en théorie, sous sa forme conceptuelle, et en pratique, sur le terrain – pour devenir une véritable tendance de fond caractérisant les évolutions des marchés financiers.
Complémentarité sectorielle, d’abord, avec une logique de co-construction entre acteurs autrefois discutée mais qui se veut désormais évidente et incontournable, à l’image des différentes politiques de partenariat mises en place par Arkéa, BNP Paribas, le groupe BPCE ou encore Société Générale, ou encore des actualités récentes marquant la richesse d’un secteur en pleine expansion comme le partenariat annoncé le 17 janvier 2019 entre eZyness, établissement de paiement et de monnaie électronique de La Banque Postale, et TagPay pour installer la clientèle entreprises dans une logique 2.0.
Complémentarité structurelle, ensuite, avec de plus en plus d’imbrications entre les différents axes de développement des marchés de la Tech, pour constituer des offres toujours plus innovantes s’inscrivant dans une stratégie de relation client moderne et dématérialisée. Data, regtech, fintech, ou encore IA convergent ainsi pour réaliser des solutions toujours plus innovantes, avant-gardistes et installées dans une logique dématérialisée de bout-en-bout. Mais ce n’est pas tout.
Si elle est moins visible car plus difficile à maîtriser, la complémentarité géographique se veut également fil conducteur des évolutions des marchés financiers en 2019. Alors même que les régions développées à l’image de l’Europe, des Etats-Unis ou encore de l’Asie, mobilisent l’actualité et les débats en raison de nombreuses offensives décisives pour le marché, les régions africaines ou encore latino-américaines (Brésil, notamment), ne sont pas en reste dans l’écosystème mondial. Porteuses de modèles distincts, ces régions peuvent s’avérer décisive à la fois en termes de volumes, mais également en termes de propension à proposer de nouvelles offres comme le démontrent par exemple les successful stories de mPesa ou encore Orange Money en Afrique. Théorie par ailleurs confirmée par Ian Pollari, global leader Fintech, KPMG International, dans le rapport « The Pulse of Fintech 2018 », pour qui « le secteur de la fintech continue de s’étendre et de se diversifier » et c’est justement « cette diversification en termes de pays et de produits [qui] renforcera le marché de la fintech pour les prochaines années ». Et pour cause, n’oublions pas que cette complémentarité géographique constitue également un vecteur de diversité culturelle, intellectuelle et disciplinaire, porteuse de nouveaux modèles et d’autres façons de concevoir la culture d’entreprise et les façons de travailler. De quoi confirmer l’émergence prochaine, au sein des marchés financiers, de nouveaux modèles disruptifs répondant aux normes d’un monde moderne mobile et globalisé et par conséquent décisifs pour les sociétés de demain.
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