Représentant une start-up sur trois, la fintech française connaît une croissance importante malgré la crise économique. C’est sur cette note optimiste qu’Alain Clot, président fondateur de France Fintech, a ouvert l’événement annuel de l’organisation, le 20 octobre 2022. « La France se trouve parmi les premiers marchés de la fintech en Europe », poursuit-il. Bien que le contexte géopolitique actuel impacte fortement les stratégies de ces entités (réduction des charges, fusions et acquisitions…), l’évolution reste importante notamment grâce à une forte activité portée par le besoin en transformation digitale et au dynamisme de certaines verticales à l’image de l’insurtech et du Buy Now Pay Later (BNPL). Surtout : la fintech est aujourd’hui un acteur reconnu du secteur financier français, comme en témoignent les 1500 partenariats réalisés avec des entités financières.
Et de fait, Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, l’a confirmé : la collaboration est aujourd’hui le principal mode de fonctionnement de notre écosystème. Recrudescence des risques cyber, notamment dans le contexte géopolitique actuel, fragmentation de l’écosystème financier conduisant inévitablement à des questions d’interopérabilité et renforcement des sujets souveraineté sont aujourd’hui partie intégrante des réalités du marché financier. Dans ce contexte, les régulateurs sont plus que jamais des acteurs essentiels grâce à une régulation porteuse de confiance et à des travaux opérationnels porteurs d’innovation : open finance, finance décentralisée, monnaie digitale de banque centrale et notamment euro numérique, etc.
Mais une question subsiste cependant : la portée sociétale de l’innovation financière. Le sujet a été notamment soulevé lors du débat consacré au Web 3.0 organisé dans le cadre de l’événement annuel de France Fintech. Alors même que les transformations technologiques étaient censées ouvrir le champ des possibles pour l’ensemble des consommateurs, ce sont essentiellement des segments de professionnels et d’experts qui en tirent des profits. Dans ce contexte, il est essentiel de considérer le sujet de l’inclusion numérique comme l’un des points centraux à adresser par le marché pour assurer une adoption des nouveaux usages avec les garanties de sécurité qui s’imposent.
Andréa Toucinho