Paiement : Le GIE Cartes Bancaires CB muscle sa communication en misant sur le sujet de la souveraineté

Le GIE Cartes Bancaires CB a organisé, le 10 octobre 2023, son tout premier « Sommet CB ». Ce rendez-vous incontournable, dédié à l’écosystème des paiements français, a été l’occasion pour cet acteur phare du marché des paiements de rappeler les fondamentaux de son existence et d’annoncer un nouveau chapitre pour sa communication institutionnelle.

« Un nouveau chapitre » dans l’histoire du GIE Cartes Bancaires CB. Tels ont été les termes utilisés par Jean-Paul Mazoyer, Président de CB, pour introduire le tout premier « Sommet CB » organisé à Paris le 10 octobre 2023. Selon l’intéressé, trois mots clés définissent l’évolution de cet acteur français des paiements. D’abord, le terme « stratégie », sur lequel CB a axé une forte attention ces derniers temps avec le plan « CB Dynamique 2026 », matérialisant une nouvelle phase de développement basée sur la transformation numérique et le renforcement de la communication. Ensuite, « écosystème », concept que le GIE CB rattache directement à la notion de diversité des acteurs, élément caractéristique de l’évolution d’un marché des paiements axée sur l’ouverture sectorielle. Enfin, « professionnalisme », que CB entend entretenir en misant non seulement sur son expertise technologique mais aussi sur son rôle de réseau de proximité propice au networking. « 1 200 professionnels de l’écosystème des paiements français sont réunis à Paris Bercy aujourd’hui, témoignant du dynamisme de la filière », souligne Jean-Paul Mazoyer.

« Inclusion » et « souveraineté française » : deux valeurs fortes de CB

De son côté, Philippe Laulanie, Directeur général de CB, a rappelé deux des principales valeurs fortes de Cartes Bancaires dans un contexte d’incertitude économique et d’instabilité géopolitique : « inclusion » et « souveraineté française ».  Ce dernier point a notamment été étayé lors d’une session animée par Philippe Laulanie lui-même et Jacques Marceau, Président d’Aromates. S’appuyant sur une étude macro-économique réalisée sur la notion de souveraineté, ce dernier a notamment déclaré que « CB constitue un atout de la souveraineté nationale dans le domaine des paiements, un élément qui se veut clé dans le contexte d’instabilité géopolitique que nous connaissons actuellement ». Et de fait, rappelant notamment la genèse du scheme domestique russe MIR, l’expert affirme que si la souveraineté est un concept récent – ayant notamment fait l’objet d’un premier rapport il y a dix ans en lien avec la transformation numérique – son importance se veut croissante dans le contexte post-Covid. « Ce concept est lié à tous les services de notre économie : l’industrie, l’énergie, la culture, les paiements…  et il devient de plus en plus prégnant dans un contexte d’émergence d’acteurs privés – comme les big techs – posant des interrogations sur les notions d’Etat dans l’Etat ».

Focus sur la notion de souveraineté

De ce fait, cinq principaux défis sont identifiés pour asseoir la souveraineté dans le domaine des paiements, à savoir l’information et la pédagogie – l’accompagnement des utilisateurs finaux étant central dans l’appréhension et l’adoption des innovations – ; la régulation, qui doit évoluer en lien avec les nouveaux usages et acteurs du marché – sujet que la Commission Européenne a déjà pris en compte comme en témoignent les évolutions réglementaires récentes et notamment les propositions effectuées le 28 juin 2023 – ; la fintech, qui doit être considérée comme un réel atout pour le dynamisme de l’écosystème des paiements ; l’union bancaire ; ainsi que le sujet d’euro numérique, qui est un débat complexe sur lequel des travaux approfondis doivent être réalisés.

Rappelons ainsi que la souveraineté d’une industrie passe par différents axes, à savoir une volonté politique, une valeur ajoutée technologique, et des compétences, tant de domaines dans lesquels le secteur européen des paiements s’est illustré.

Reste à savoir, néanmoins, si la notion de souveraineté nationale reste pertinente dans un marché des paiements résolument paneuropéen, et dont la valeur ajoutée réside non seulement dans le respect des spécificités locales, mais également dans une démarche de structuration paneuropéenne.

Andréa Toucinho

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