25 000 visiteurs. 50 partenaires. 600 exposants. 200 conférences. Tel est l’état des lieux du salon Paris Retail Week 2019 en quelques chiffres. Organisée le 6 juin au matin à Paris, la conférence de présentation de l’événement a porté sur l’analyse prospective des nouveaux modes de consommation des Français.
« La grande messe du retail et du e-commerce ». Telle est l’expression utilisée par Arnaud Gallet, Directeur Général du Paris Retail Week, pour qualifier l’ambition du salon en 2019. Tourné vers les innovations, l’événement se donne ainsi pour objectif de porter un regard prospectif sur les nouveaux modes de consommation des Français. A cet effet, il s’appuie notamment sur une étude réalisée par Havas Paris et dont les principaux constats ont été présentés par David Mingeon, Directeur Général Adjoint. « Les grands acteurs du digital ont gagné la bataille. Les acteurs du monde physique vont devoir faire évoluer la chaîne pour s’adapter et fidéliser les clients sur le long terme. Ils vont devoir pour cela faire preuve de créativité pour réenchanter les consommateurs », affirme l’intéressé en préambule. Le ton est donné. Parmi les principales tendances identifiées en matière de consommation figure la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux. « 80% des Français ont le sentiment que le commerce génère beaucoup de pollution », indique l’intéressé, ajoutant qu’ils sont 94% à trouver « choquant » le fait de jeter des produits neufs, manifestant une réelle prise en compte de l’enjeu du gaspillage. Plus précisément, les consommateurs appellent à de nouvelles façons de consommer comme le démontrent diverses initiatives à l’image de l’opération « février sans supermarché », du refus de prendre l’avion pour protéger la planète, ou encore l’inauguration du premier supermarché sans plastique à Amsterdam. Autre type d’initiatives, le développement du « second hand » comme le témoignent le succès de l’application Vinted ou encore l’essor de « free troc party ». « Un Français sur deux a acheté des biens d’occasion au cours des six derniers mois », poursuit David Mingeon.
Repenser le commerce
Mais la prise de conscience écologique n’est pas le seul axe d’évolution du retail. Havas Paris relève ainsi un besoin grandissant de personnalisation : « 70% des Français ont le sentiment que les magasins se ressemblent ». L’organisation relève même une volonté de réconcilier les magasins avec la logique de communautés et de défier la standardisation liée aux stéréotypes de genres. A cela s’ajoute la transparence qui doit figurer au cœur des promesses ainsi que la nécessité « d’éditorialiser » plutôt que « d’achalander ». « Il est important de repenser le commerce pour le rendre plus clair et plus engagé », affirme David Mingeon. Cela passe notamment par le retour du test, réinventé par la technologie, 82 % des Français trouvant du plaisir à toucher les produits. « Le test en magasin redonne de la modernité et de la vie au retail physique », analyse l’expert illustrant que certaines enseignes, comme Décathlon, proposent même un test du produit avant l’achat.
Autre piste d’évolution du retail : l’intelligence artificielle. Cette dernière, rappelons-le, avait déjà fait l’objet d’une étude menée par la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad) lors de l’édition 2018 du Paris Retail Week, démontrant ses potentialités, notamment pour l’optimisation de la logistique. Force est de constater que les Français partagent le même point de vue : ils sont ainsi 57% à se dire prêts à utiliser cette technologie pour faciliter leurs achats.
Nouveau paradigme qui se veut couplé à une réalité : l’omnicanalité. « Les acteurs digitaux vont sur le physique, comme Zalando ou Amazon, et 69 % des Français ont le sentiment que les marques digitales réinventent les magasins physiques », assure David Mingeon. Les paiements, axe fort de la transformation digitale, se veulent d’ailleurs la pierre angulaire de cette mutation.
