L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a organisé, en décembre 2022, sa conférence annuelle au Palais Brongniart à Paris. Au programme : législation DORA, défis climatiques ou encore évolutions de la législation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), sans oublier les risques cyber et ce, dans un contexte marqué par l’incertitude, comme l’a rappelé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, en ouverture de l’événement. De quoi confirmer que le régulateur souhaite se positionner au plus près des réalités terrain. Or, dans le domaine de transformation digitale du secteur financier, celles-ci sont marquées, certes, par un essor des innovations et nouvelles technologies, mais aussi par un besoin de contact humain. « L’humain ne doit pas être opposé à la transformation numérique. Il est au centre de la relation banque/client, d’autant plus face au besoin d’inclusion numérique qui demeure dans notre pays », rappelle ainsi Philippe Heim, président du directoire de la Banque Postale et directeur général adjoint du groupe La Poste.
Autre nécessité : la structuration de l’encadrement européen de la transformation digitale. Le reflet de cette tendance n’est autre que la législation DORA (Digital Operational Resilience Act), adoptée en Europe dans un contexte de renforcement des risques cyber, particulièrement dans une période post-Covid marquée par le télétravail. « Le secteur financier reste l’une des principales cibles des cyber attaques, particulièrement dans un contexte d’instabilité géopolitique », convergent les professionnels de la réglementation, précisant que le texte transforme l’approche du risque en évoluant d’une stratégie de gestion des risques opérationnels à une stratégie axée sur la résilience.
L’autre défi de plus en plus intégré dans le secteur financier n’est autre que le risque climatique, sur lequel l’un des enjeux principaux n’est autre que l’évolution de la gouvernance : considérer ce sujet au niveau du management même des entités financières, investir dans la culture du changement au sein de l’entreprise apparaissent ainsi comme des prérequis essentiels pour renforcer la prise en compte de ce paradigme. Mais ce n’est pas tout. Selon les professionnels de la réglementation, le défi climatique doit être intégré dans la stratégie même de l’entité financière et, surtout, le niveau de responsabilité de chaque partie prenante doit être clarifié. De quoi confirmer que ce thème a vocation à devenir central dans l’écosystème des services financiers.
Andréa Toucinho