ÉDITO JUIN 2019
L’événement Viva Technology l’a démontré, les innovations en matière de nouvelles technologies – plus communément appelées « Tech » – ne cessent de fleurir dans différents pays du monde, accompagnant ainsi les mutations scientifiques, économiques et sociologiques propres à la société contemporaine, placée sous le signe de la globalisation, du numérique et, de plus en plus, des usages dématérialisés.
- En dépit de cette créativité et de cet élan de modernité, défendus par des professionnels de tout secteur, une question s’impose – et est caractérisée dans certains pays par des réalités politiques et sociales indéniables – : Qu’en est-il de la place et de l’évolution des consommateurs et des citoyens dans ce monde qui évolue de plus en plus vers le tout numérique ? Interrogation soulevée notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) où différentes prises de position éthiques conduisent à penser que ce nouveau paradigme scientifique doit « accompagner » et non « supplanter » l’humain.
- Qu’en est-il dans le domaine des paiements et des services financiers ? Ce secteur n’est en effet pas exclu de la vague technologique propre à différents pays du monde. Bon nombre d’entrepreneurs et d’ingénieurs regorgent d’inventivité pour proposer des solutions financières toujours pour innovantes aux consommateurs finaux.
- Une interrogation reste néanmoins toujours lancinante : comment favoriser l’adoption des innovations par les consommateurs, qu’ils soient particuliers ou encore entreprises ? Question prégnante et ce, même si, dans ce secteur en particulier, l’innovation est poussée par les institutions elles-mêmes. Or, si l’information et la pédagogie semblent des conditions sine qua non, au même titre que des business models attractifs et une sécurité garantie, de l’évolution vers de nouveaux modèles, l’aspect sociétal doit également être pris en compte.
Concrètement, dans le secteur des services financiers et des paiements, caractérisé par une ouverture du marché poussée à son paroxysme, seule l’attention portée au client final, en tant que consommateur et citoyen, fera la différence. En effet, les acteurs doivent réaliser que la technologie n’est pas seulement un concept propre à une situation économique et business contemporaine mais également, d’un point de vue plus prospectif, un moyen d’améliorer la relation client et les services proposés aux citoyens dans une société de demain qui sera, de toute évidence, beaucoup plus plurielle et désintermédiée. Certains acteurs ont déjà intégré cette évolution, à l’image de certains professionnels œuvrant dans le domaine des « smart cities » ou encore des besoins des commerçants dans les écosystèmes locaux. Gageons que ce type de réflexion se généralise dans un contexte où, comme l’ont démontré les dernières élections européennes, l’évolution vers une économie globalisée se veut souvent parallèle à une recrudescence des conservatismes et nationalismes reflétant une forme de repli sur soi.