Nouveau venu dans la galaxie des moyens de paiement, le request-to-pay se veut un système de messagerie s’inscrivant dans la transformation digitale et trouvant son paroxysme dans le couplage avec l’instant payment.
Standardisation, vitesse d’exécution et de traitement, scheme paiement commun, connexion entre données de compte et données paiement, digitalisation des entreprises… Tels sont certains éléments déterminants pour l’évolution des paiements électroniques au sein de l’écosystème européen. Nouvel entrant dans cet univers foisonnant, le request-to-pay suscite de nombreuses expectatives, notamment dans le segment BtoB où il est perçu à la fois comme un « enabler » mais également comme un vecteur d’accélération de la transformation digitale sur le segment corporate. Et de fait, si l’instant payment adresse la vitesse et le projet EPI constitue une réponse à la notion de scheme commun, le request-to-pay semble représenter une brique à part entière dans cette infrastructure en visant notamment la digitalisation des entreprises.
Elément concurrentiel pour l’Europe des paiements
Et de fait, rappelons que les travaux sur le request-to-pay au niveau européen ont démarré en 2018. Ces derniers mois ont été marqués par la publication des guidelines de l’European Payments Council (EPC) pour un développement courant 2021, en sachant que l’infrastructure Request-to-pay de l’EBA Clearing est prête et que reste donc à opérer les développements stratégiques sur ce sujet. Parmi les sociétés positionnées dans de domaine, l’acteur PPI propose notamment une approche holistique sur l’implémentation du request-to-pay, considérant les univers client-banque, système de paiement, request-to-pay-clearing et banque-client.
Perçu par le segment des corporates comme une réelle évolution structurante, le request-to-pay offre plusieurs avantages (e-billing et facturation électronique, services à valeur ajoutée, opportunités pour les institutions financières, utilisation de procédures de paiement établies…) et apparaît comme un système optimisé de messagerie payeur/payé passant par les outils digitaux (Web ou mobile). A ce titre, il constitue, pour les acteurs européens du paiement, un réel élément concurrentiel. D’autant plus si nous concevons les multiples opportunités du request-to-pay, au-delà du seul segment corporate. Ainsi, de nombreux professionnels européens envisagent l’utilisation du request-to-pay en e-commerce comme un moyen de renforcer l’automatisation des process. Ne l’oublions pas, l’utilisation du request-to-pay en point de vente, en couplage avec l’instant payment, constitue aux yeux de certains retailers une architecture prometteuse. Enfin, l’administration publique pourrait également être concernée par cette évolution, par exemple dans le cadre de l’optimisation du paiement des impôts.
Catalyseur de l’instant payment
De quoi confirmer que ce système de messagerie peut également s’inscrire dans le BtoC, en apportant une plus grande commodité dans le paiement à distance et en s’inscrivant dans les évolutions technologiques liées à la transformation digitale. Plus qu’un simple catalyseur de l’instant payment, le request-to-pay s’avère donc un élément intéressant pour faire évoluer l’IT bancaire, particulièrement s’il s’inscrit dans démarche agnostique et ouverte à de nouveaux acteurs. En apportant de la valeur ajoutée additionnelle aux services financiers, au bénéfice des utilisateurs finaux, ce système de messagerie peut ainsi s’avérer attractif pour des banques européennes investies depuis plusieurs années dans des stratégies de transformation digitale. Le request-to-pay constitue donc un atout pour le renforcement de la compétitivité de l’industrie financière européenne, d’autant plus qu’adresser le segment corporate et proposer des services compétitifs constituent un axe de développement important pour l’Europe des paiements.
Pôle Études | Partelya Consulting
Par Andréa TOUCINHO, Directrice Études, Prospective et Formations,