Innovation financière : vers un renouveau de la supervision
Organisée le 26 novembre 2024 à la Maison de la Chimie à Paris, la conférence annuelle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a permis d’analyser les enjeux de l’innovation financière à l’aune de l’émergence de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle.
« L’innovation requiert un équilibre » entre nouvelles technologies, régulation et protection des consommateurs. C’est sur cette note pragmatique que François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a inauguré la conférence annuelle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le 26 novembre 2024, à la Maison de la Chimie à Paris. L’événement, qui a réunis plusieurs professionnels de l’innovation financière, a notamment fait la lumière sur les enjeux de la réglementation et la supervision face à l’avènement de nouvelles technologies prometteuses telles que l’intelligence artificielle. « L’innovation en Europe requiert une stabilisation… mais la « simplification » n’est pas synonyme de « dé-régulation » », poursuit l’intéressé, illustrant que les reportings ont diminué de 25 % en Europe.
Et de fait, souvent citée pour sa complexité réglementaire, l’Europe numérique tire aussi sa force de ce cadre législatif conjuguant nécessaire harmonisation paneuropéenne et protection des consommateurs. « Les paiements, les nouveaux services figurent parmi les principaux sujets d’innovation financière en Europe, et l’APIsation et la data sont en passe de booster le secteur », affirme Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France. « Les API en particulier, ont permis d’améliorer l’expérience utilisateur et de susciter des opportunités dans le monde des entreprises », convergent les professionnels.
Du côté de l’intelligence artificielle (IA), en revanche, l’heure est à la prudence : « le management des risques est déterminant pour créer un paradigme de confiance autour de l’IA », soulignent les intervenants, ajoutant que « l’humain doit rester au centre de l’IA » et que « connaissance et culture du changement sont importantes pour créer une réelle stratégie concrète » sur cette innovation.
Concernant l’évolution de la supervision, les professionnels sont unanimes : de l’intégration de nouveaux enjeux – tels que l’environnement – à l’utilisation de nouveaux outils – comme l’IA -, l’heure est au renouveau, en sachant que le cercle vertueux émanera probablement de la promotion de l’innovation et de la collaboration multipartite : entre régulateurs, entre acteurs du marché, et également entre le marché et le monde académique – la formation des prochaines générations de professionnels de la finance étant déterminante pour la pérennité du secteur -.
Andréa Toucinho