IA et data au cœur des nouveaux enjeux de la finance digitale, selon le Forum Fintech ACPR AMF 2024

IA et data au cœur des nouveaux enjeux de la finance digitale, selon le Forum Fintech ACPR AMF 2024

Le traditionnel Forum Fintech ACPR AMF s’est déroulé le 14 octobre 2024, dans les locaux de la Banque de France. Au programme : état des lieux de la fintech européenne, enjeux liés à l’intelligence artificielle, sans oublier l’évolution de la réglementation européenne en matière de finance numérique.

« Stabilisation ». Tel est le terme utilisé par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, pour qualifier la situation de la fintech en France, en ouverture du Forum Fintech ACPR AMF le 14 octobre 2024 dans les locaux de la Banque de France. Et de fait, le secteur de la fintech est marqué, en France, par une stabilisation. « L’Hexagone reste un pays important en matière de fintech, devant l’Allemagne et juste après le Royaume-Uni », précise l’intéressé, indiquant que soixante douze projets innovants ont été présentés à mi-septembre 2024, en croissance depuis l’année dernière. Parmi les enjeux phares de cet écosystème innovant figure l’intelligence artificielle, dont les contours légaux et sectoriels restent à construire. « Il est essentiel de trouver un équilibre entre confiance et ouverture », affirme François Villeroy de Galhau, citant la législation DORA comme un exemple de solution.

2024-2025 : une période importante

Un avis partagé par l’Autorité des marchés financiers (AMF), sa présidente Marie-Anne Barbat-Layani ayant insisté sur l’importance de l’innovation pour l’évolution du secteur financier. « Cet aspect est un axe fort de notre plan stratégique « Impact 2027 » », indique-t-elle, affirmant que l’AMF aspire à être un « régulateur ouvert » et a même créé une équipe dédiée aux projets innovants. « Cette collaboration entre régulation et innovation est essentielle pour l’évolution du marché », déclare-t-elle, soulignant que « 2024-2025 est une période importante, avec des aspects légaux primordiaux comme MiCA et DORA ».

Et de fait, parmi les étapes clés qui seront à entreprendre figure le renforcement de la connaissance en matière d’intelligence artificielle (IA), sujet qui « ouvre de nombreuses possibilités dans le domaine de la data », illustrent les speakers, citant l’évolution du rôle et de la fonction du data scientist comme fortement impactée du fait de cette technologie. « L’efficacité opérationnelle peut être améliorée sous l’effet de l’IA », attestent les speakers, nuançant qu’il sera également nécessaire d’accorder une attention particulière aux sujets de la sécurité et de la compliance. Avant tout, il sera nécessaire d’impulser une culture du changement : « aider les entreprises à intégrer cette innovation pour créer de nouvelles solutions est essentiel, tout comme l’évolution vers une certaine maturité sur ce sujet », déclarent les intéressés.

Positionnement qui semble s’inscrire naturellement dans la feuille de route de la Commission européenne, présentée par Peter Kersten, adviser. « Progrès » est le maître-mot de l’objectif des institutions européennes en matière de finance digitale. A cet effet, six axes stratégiques sont envisagés :

  • Promotion et soutien de l’innovation
  • Création d’un cadre légal clair
  • L’idée que la finance, actuellement, ne repose pas uniquement sur des fonds, mais aussi sur de la data et des technologies (un cinquième des dépenses en technologies proviennent du secteur financier)
  • Protection du marché européen
  • Intégrité des marchés financiers (lutte contre la fraude)
  • Protection des consommateurs et des investisseurs et renforcement de la confiance

L’intéressé ajoute que « l’idée de l’open banking et l’open finance repose sur un précepte clé : la data appartient aux clients ». Bien qu’il existe un enjeu en termes de diversité de règles en Europe, « le manque d’innovation est un risque bien plus grand », ajoute-t-il.

 

Andréa Toucinho

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