La Paris Retail Week s’est déroulée du 20 au 22 septembre 2022. Au programme : évolutions logistiques et IT, nouveaux paiements et commerce unifié dans un contexte post-Covid propice au renouvellement des modèles.
Grande messe du retail organisée chaque année en France, la Paris Retail Week s’est déroulée du 20 au 22 septembre 2022 à Porte de Versailles. A cette occasion, Comexposium – organisateur du salon – et Havas ont, comme chaque année, présenté les grandes tendances du retail dans un contexte économique et sociétal marqué par la période post-Covid, la crise géopolitique liée au conflit ukrainien et la récession. Conséquence directe de ce climat : l’évolution des préoccupations des retailers, qui tournent autour de trois tendances précises, selon Havas : la transformation numérique et virtuelle, une offre durable et respectueuse de l’environnement, et la transformation de l’expérience client. Plus spécifiquement, parmi les axes de développement identifiés par les retailers en termes d’allocation budgétaire figurent en tête le digital (e-commerce, social commerce), l’expérience d’achat (UX) et le développement de nouveaux produits.
Refonte des modèles
Effet direct de la récession économique, l’action qui semble la plus efficace, selon les retailers, pour développer le chiffre d’affaires, est l’engagement sur les prix bas. Arrivent ensuite le développement d’offres spéciales pour les consommateurs, les activations numériques, et l’investissement dans les marques de distributeurs. Parmi les tendances qui, selon les retailers, vont redéfinir le futur du secteur : la livraison/click and collect/ drive, les services premium, et le retour au local. A cet effet, les enseignes suivent plusieurs modèles dont Amazon, Google, Walmart, Nike, Facebook/Instagram, Alibaba, Lidl et WeChat/Alipay. De quoi laisser augurer une probable refonte des modèles.
Selon Havas, sept points sont à retenir pour appréhender les évolutions du retail dans les prochaines années :
1 – L’inflation : 93 % des retailers déclarent que l’inflation a un impact sur leur business et pour la moitié d’entre eux, il s’agit du sujet qui les préoccupe le plus
2 – Le prix : considéré plus que jamais comme le premier argument du commerce, il est marqué par un chiffre clé, à savoir 98 % des retailers qui le considèrent comme une priorité pour les consommateurs
3 – Les crises successives rendent le commerce plus que jamais omnicanal : click and collect, paiement via portefeuille numérique, drive et livraison rapide ne sont plus un phénomène marginal
4 – Les retailers ont pris la mesure de la crise : des prix bas, des offres spéciales et des nouveaux programmes de fidélité sont les armes des retailers pour combattre l’inflation, la baisse de fréquentation en magasin et pour aider le pouvoir d’achat des consommateurs
5 – De nouveaux canaux de croissance sont développés par les retailers : plus d’un retailer sur trois a développé des partenariats, s’est lancé dans le social commerce ou a mis en place des éléments de contextual commerce/content commerce
6 – Les retailers français plus circonspects vis-à-vis des innovations technologiques et du Web 3.0
7 – Deux fronts à gérer : le temps court et le temps long (répondre au quotidien aux besoins, aux inquiétudes des consommateurs, structurer, innover pour adapter et transformer leur modèle)
Nouveaux paiements et commerce unifié
Partant de ce constat, nul doute que les innovations liées au paiement ont toute leur place dans les réflexions stratégiques des retailers. Parmi les sujets abordés dans le cadre de la Paris Retail Week, l’instant payment, perçu comme intéressant en raison de son irrévocabilité, permettant aux enseignes une garantie de paiement contrastant avec la révocabilité de certains instruments, comme le prélèvement. Mais ce n’est pas tout. L’instant payment est également perçu comme une innovation permettant, à terme, de faciliter la gestion des flux et, surtout, comme une alternative à la carte de paiement souvent considérée comme coûteuse par cette typologie d’acteurs.
Autre innovation abordée : le request-to-pay, dont l’intérêt réside notamment dans la possibilité de proposer un parcours digitalisé de bout en bout aussi bien en BtoB qu’en BtoC. Illustration : BNP Paribas, qui a présenté le 21 septembre 2022, un use case client entreprise basé sur le « commerce unifié » reposant sur une numérisation totale aussi bien côté clients que collaborateurs de l’entreprise. Le paiement par lien y est ici inclus comme gage d’automatisation, bien que la solution utilisée pour l’instant soit axée sur un modèle closed loop et pas encore sur le scheme européen SEPA Request-to-Pay. De quoi laisser présager des domaines d’application prometteurs pour les nouveaux moyens de paiement.
Andréa Toucinho
Romain BOUAITA et Sara DKHISSI | Consultants Partelya Consulting