Le paiement : Pierre angulaire de la « sophistication » de la relation client dans le retail et le e-commerce

Le salon NRF Europe 2025 s’est déroulé du 16 au 18 septembre 2025. Pour sa première édition sous un nouveau format, plus international, cet événement de référence du retail a encore une fois accordé une place majeure au sujet des moyens de paiement avec, parmi les angles privilégiés, l’élément transactionnel comme vecteur d’une « sophistication » de la relation client.

« Le retail est le principal employeur du monde. Ce secteur crée des opportunités et est au cœur de la croissance économique des sociétés ». C’est sur cette note positive que Matthew Shay, président et CEO du salon NRF, a inauguré la première édition du salon NRF Europe le 16 septembre 2025 au matin à Paris Porte de Versailles. « L’événement NRF se veut la voix de chaque retailer, gros comme petit. L’objectif est d’informer, de communiquer et d’accompagner le marché », a-t-il ajouté.

Et de fait, la transformation du salon Paris Retail Week en NRF Europe n’a pas occasionné de coupure avec l’une des verticales emblématiques du secteur du retail, à savoir le paiement. Cette année encore, cette activité a été largement représentée pendant le salon, que ce soit via des sessions dédiées ou des ateliers organisés par des exposants. Parmi les sujets évoqués : la souveraineté européenne dans le domaine des paiements, devenue une véritable préoccupation des acteurs opérationnels dans le contexte actuel. Sur ce point, il convient de noter le soutien de certains représentants du commerce français pour l’initiative EPI Company, et plus spécifiquement le wallet Wero, lequel est sur le point d’amorcer sa prochaine étape, basée sur le e-commerce. Autre sujet traité : le projet euro numérique, sur lequel des interrogations subsistent côté retail, que ce soit sur le modèle économique, les aspects technologiques et fonctionnels, ou encore les cas d’usage. Mais ce n’est pas tout.

Comme chaque année, l’événement a fait la part belle aux thèmes de la data, des innovations et des technologies émergentes, sans oublier celui de l’expérience utilisateur et de la relation client, avec une orientation claire vers l’hyperpersonnalisation. Ainsi, la présentation réalisée par Guillaume Motte, Global CEO de Sephora, témoigne de cette évolution : « Le focus n’est pas dans le chiffre d’affaires mais dans la relation client et le partage des valeurs inhérentes à Sephora : l’inspiration, l’inclusion et la diversité ». Les magasins physiques ne sont pas en opposition avec les usages e-commerce mais bel et bien un support de cette relation personnalisée, où le paiement joue un rôle emblématique. Les nouvelles technologies du type wallet ou encore softPOS appuient ainsi le renforcement de la valeur servicielle de l’expérience utilisateur proposée par la marque. Pari gagnant selon Sephora qui a connu, selon son dirigeant, une croissance de 21 % en Europe et de 22 % dans le Middle East.

Cette tendance à l’hyperpersonnalisation n’est pas propre à cette marque : selon la dernière étude publiée par la Fevad et KPMG*, le 16 septembre 2025, il s’agit d’un réel mouvement de fond du e-commerce. A l’instar du secteur de la beauté précédemment cité avec l’exemple de Sephora, qui mise sur l’individualisation de la relation client, les secteurs du prêt-à-porter ou encore de l’automobile surfent également sur cette vague dans laquelle les innovations liées au paiement jouent un rôle stratégique d’un point de vue serviciel. Une tendance qui n’est pas prête de s’estomper : avec 175,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, le e-commerce est en hausse de 9,6 % par rapport à 2023 et la part de cette activité dans le commerce de détail atteint désormais 11%. Côté paiements, le montant total annuel d’achats en ligne par cyberacheteur atteint désormais 4 216 euros, soit près de 50 % de plus qu’en 2019.

Andréa Toucinho

*Pour en savoir plus : E-commerce : la révolution de l’hyperpersonnalisation est en marche