FiDA : une approche collaborative est souhaitable, convergent les acteurs du marché

Présentée en juin 2023 par la Commission européenne, la législation « Financial Data Access » (FiDA) vise à proposer un nouveau cadre permettant l’accès aux données financières en vue de stimuler la créativité du marché en autorisant l’émergence de services financiers fondés sur les données. Loin d’être une fin en soi, ce texte est partie intégrante d’un nouveau chapitre réglementaire qui sera également composé d’une troisième directive sur les services de paiement (DSP3), modernisant la DSP2, et d’un règlement sur les services de paiement (RSP). C’est sur ce thème d’actualité que se sont exprimés les professionnels du marché, le 25 juin 2025, dans le cadre de l’événement Mindfintech Day organisé à Paris. « Il est important de faire attention à la protection des données personnelles dans les travaux menés sur l’open finance », convergent les acteurs, ajoutant qu’une approche pragmatique et un travail collaboratif sont de mise pour aborder ce nouveau paradigme.

Le secteur bancaire, notamment, se veut particulièrement vigilant : « Il est essentiel d’avoir en tête l’enjeu de la souveraineté européenne dans le domaine des paiements et d’éviter que cette législation renforce les opportunités pour les acteurs non européens ». Et d’ajouter : « Les banques seront à la fois des « data keepers » et des « data users ». D’où la nécessité de développer une approche centrée sur le marché et de partir des besoins. Il s’agit d’une réelle condition de succès de FiDA ».

Un autre élément clé de cette législation qui a été cité par les professionnels du marché est la question du business model du scheme et de l’équilibre à trouver entre DORA – législation axée sur le concept de résilience – et FiDA – nouveau chapitre de l’ouverture du marché. Ces deux textes apparaissent, au même titre qu’ont pu l’être la DSP2 et le RGPD il y a quelques années, relativement antinomiques.

Du côté des nouveaux acteurs, l’heure est également à la vigilance. L’Association des établissements de paiement et de monnaie électronique (Afepame), indique par exemple que plutôt que d’opposer acteurs existants et nouveaux entrants, il conviendrait de développer une approche collaborative dans ce domaine et de procéder par étapes. Sur la réglementation comme sur de nombreux sujets inhérents au paiement, le consensus est la clé.

Andréa Toucinho

L’instant payment est partie intégrante de l’évolution du paiement   Autre sujet d’actualité abordé dans le cadre du Mindfintech Day à Paris, le 25 juin au matin : l’instant payment. Ce moyen de paiement créé en 2017 à partir d’une volonté institutionnelle a connu récemment une nouvelle étape grâce à la réglementation de la Commission européenne qui souhaite développer son usage dans le continent. « L’instant payment s’inscrit dans une évolution des paiements vers l’instantanéité et la réduction des coûts des transactions », convergent les professionnels. Néanmoins, l’usage de cet instrument est encore loin d’être arrivé à son paroxysme en France, avec une utilisation pour l’instant essentiellement développée dans le P2P, entre particuliers. Situation qui n’atténue en rien les promesses de ce moyen de paiement : « En BtoC, l’instant payment représente un moyen d’améliorer l’expérience client », indique le secteur bancaire, ajoutant que le segment des professionnels est également prometteur dans ce domaine, notamment dans des usages susceptibles d’atténuer l’utilisation du chèque. L’étape à venir en octobre 2025, à savoir le « verification of payee » (VoP), va incontestablement apporter une nouvelle dynamique à l’instant payment. « Cela représente un aspect clé dans le domaine de la sécurité dans un contexte où les entreprises enregistrent chaque année sept ou huit cas de fraude sur cet instrument de paiement », soulignent les professionnels. Il sera néanmoins nécessaire de travailler sur l’information et la pédagogie dans ce domaine. Une autre vague de développement sera apportée par la facturation électronique, prévue pour 2026/2027 et qui sera un vecteur d’une plus grande numérisation des flux entreprises.    
Andréa Toucinho