L’objectif du service DCC (conversion dynamique de devises)
Qui n’a pas ressenti lors d’un déplacement à l’étranger, l’incertitude sur le taux de change appliqué lors d’un retrait d’espèces ou un paiement par carte ? Les plus attentifs auront pu constater, à la consultation de leur relevé de compte, de fortes variations sur les taux et commissions en fonction du circuit de paiement. Le service DCC (Dynamic Currency Conversion) offre aux porteurs de cartes étrangères retirant des espèces dans un pays qu’ils visitent, une garantie sur le taux de change et une connaissance exacte du montant qui sera débité sur leur compte exprimé dans leur propre devise.
Ce service offre une alternative transparente à la conversion de devise par défaut, où le montant finalement débité reste inconnu, puisque ce sont les opérateurs internationaux (Visa ou Mastercard) qui appliqueront le taux en vigueur le jour de l’échange de l’opération, et que l’établissement émetteur y ajoutera des frais variables en fonction du type de carte.
Le contexte réglementaire et économique
Les « schemes » Visa et Mastercard acceptent depuis 1996 de véhiculer les opérations cartes en mode DCC, mais face à la menace de désintermédiation sur le service de conversion, ils ont peu à peu introduit de fortes contraintes réglementaires : informations détaillées à présenter au client, choix explicite avec mentions réglementaires, écrans de confirmation, possibilité d’opter pour le circuit standard.
Les pionniers du service DCC sont des établissements spécialisés disposant d’une couverture internationale qui leur permet le règlement des opérations dans chacune des devises proposées. Initialement présents dans le domaine du paiement de proximité, ces établissements ont pu déployer des automates de retrait d’espèces offrant la conversion DCC, dans des lieux ciblés pour leur fréquentation par des porteurs étrangers : aéroports, zones touristiques.
La nouveauté en France concernant le retrait DCC réside dans l’émergence de partenariats entre ces établissements spécialisés, détenteurs d’une infrastructure éprouvée, et les grands groupes bancaires qui mettent à disposition un parc d’automates se chiffrant par milliers. L’offre de retrait DCC résultante se trouve ainsi étendue à l’ensemble du territoire.
Le modèle économique de tels partenariats est fondé sur un partage des commissions de change entre le groupe bancaire propriétaire de l’automate, et l’établissement opérant le service DCC. Le retour sur investissement peut se révéler rapide compte tenu des commissions appliquées (au minimum 5% du montant des retraits), de la clé de répartition entre partenaires (autour de 50/50), et du taux d’adoption du service par les porteurs concernés (supérieur à 40%).
Le retour d’expérience de PARTELYA
L’autre facteur clé que Partelya a accompagné tout au long du projet d’intégration d’un tel partenariat, est bien entendu l’obtention d’un cycle d’implémentation court.
Bien que l’intégration du service DCC affecte une grande partie du SI monétique, la démarche adoptée a permis de minimiser les impacts sur les composants en place et de concentrer les évolutions sur une nouvelle application assurant le rôle de passerelle avec le partenaire.
Les efforts d’urbanisation entrepris ces dernières années, en particulier l’unification des applications automates, se sont révélés particulièrement profitables dans ce contexte.
La conduite du projet d’intégration du service DCC en moins de 10 mois, (du lancement jusqu’au premier pilote) a aussi été le résultat d’une dynamique de collaboration, qui a impliqué tous les acteurs : experts métier, responsables d’applications, éditeur de solution, prestataire de service DCC. Cette dynamique a été grandement facilitée par les aspects motivants du projet : contexte international, vue d’ensemble sur la chaîne monétique, cycle court, ROI mesurable dès le déploiement.
Les porteurs de cartes étrangères hors zone Euro ont été au rendez-vous, et environ la moitié optent aujourd’hui pour la conversion dynamique de devise qui leur est systématiquement proposée sur l’ensemble du parc. Vu du Groupe Bancaire, le service DCC s’est confirmé être un moyen simple de tirer du profit d’un parc d’automates, considéré comme un centre de coût que les commissions fixes de retrait ne couvrent que très partiellement.
Marc Poujol | Consultant Partelya Consulting