Longtemps évoquée dans les univers de la Tech et du Web, la crypto n’en reste pas moins un sujet de controverse dans le secteur du paiement. Perçue comme une innovation à potentiel pour certains segments de professionnels tournés vers l’efficience technologique et le monde digital, la crypto représente une source d’interrogations pour beaucoup d’acteurs du paiement conscient que sécurité et garanties sont les concepts clés assurant la pérennité du secteur. Ainsi, le régulateur lui-même le rappelle : bitcoin et autres devises du monde de la cryptosphère ne peuvent être considérées comme des monnaies mais comme des actifs à vocation de spéculation. A une échelle plus européenne, rappelons que Christine Lagarde elle-même a alerté le secteur sur les risques présentés par les cryptoactifs dans une période d’instabilité géopolitique comme celle vécue actuellement dans le contexte de la crise ukrainienne. Dès lors, quels travaux sont à mener pour assurer une évolution en termes de maturité du marché sur ce sujet ?
Dans un premier temps, un travail de vulgarisation s’impose, et ce à l’attention de tous les maillons de la chaine. Ensuite, des réflexions et débat sur des précisions d’ordre fonctionnel : concrètement, comment réaliser un paiement en crypto ? combien cela va coûter aux acteurs du marché et au consommateur ? Est-ce universel ? etc.
Car si la crypto semble prometteuse pour beaucoup d’acteurs tournés vers l’innovation, elle n’en reste pas moins soumise à plusieurs enjeux : réglementaires (notion de responsabilités, enjeux LCB-FT, provenance des fonds…), techniques et commerciaux. Tant de questions sur lesquelles les acteurs devront se pencher pour opérer une réelle montée en maturité sur ce sujet.
Andréa Toucinho