Transformation digitale et interbancarité au cœur de l’évolution de la monétique en Afrique

Le 17 novembre 2020 s’est déroulé le Webinar « Débat des switchs africains : la monétique joue-t-elle son avenir », organisé par l’Apide et Partelya Consulting. Plusieurs professionnels de la région sont intervenus pour partager leur vision sur les enjeux caractérisant l’évolution du marché des paiements africains dans une année 2020 marquée par une accélération digitale découlant de la crise sanitaire liée à la Covid-19.

La Covid-19 : un accélérateur de la dématérialisation des paiements. Ce constat, relevé en Europe dès la première phase de confinement, peut également s’appliquer à l’Afrique. Au Maroc, par exemple, l’acteur monétique local CMI, enregistre ainsi une accélération des paiements électroniques et une hausse du e-commerce dans le contexte de la crise. De quoi constituer un terreau favorable à des initiatives dans le domaine du digital, comme le lancement de l’offre Ibriz, reposant sur le wallet. Mais ce n’est pas tout.

Covid-19 : un accélérateur de la transformation digitale

Si la Covid-19 a boosté le secteur des paiements en Afrique, c’est également en raison de l’accélération des travaux et débats sur l’évolution vers des sociétés cashless dans la région. Cette évolution se veut non seulement gage d’une plus grande efficience dans le domaine de la consommation mais également une assurance de sécurité et de modernité dans une région encore marquée par une diversité en termes d’usages et de modèles. L’avenir de la monétique en Afrique est par conséquent marqué par les effets de la crise sanitaire sur les usages en matière de paiement, qui convergent avec une réelle stratégie axée sur le digital dans plusieurs zones de la région. Si l’Afrique veut amorcer une nouvelle étape de son évolution en matière de paiement, elle doit également se pencher sur la question de l’interbancarité.

L’interbancarité en Afrique : un équilibre à trouver entre global et local

L’Europe l’a compris : l’un des gages de son efficience et de son indépendance en matière de paiement est sa capacité à évoluer dans le sens de l’interopérabilité, qui doit se conjuguer avec l’évolution vers des usages digitalisés. C’est là toute la base du projet European Payments Initiative (EPI), annoncé en juillet 2020, sur lequel pourraient s’appuyer certains professionnels des paiements africains pour appliquer la réflexion à la réalité de cet écosystème local. D’autant plus que l’Afrique a un avantage : elle a déjà œuvré dans le domaine de l’interbancarité dans certaines zones comme l’UEMOA, par exemple, et dispose donc d’une expérience dans ce domaine. Néanmoins, la tâche ne sera pas aisée dans une région marquée par de fortes disparités et où l’élaboration de stratégies en matière de paiement ne peut se faire sans la prise en compte de réalités économiques et sociétales, comme l’impératif d’inclusion financière et numérique. Si elle est, comme d’autres régions du monde, étroitement liée au contexte de globalisation, l’évolution de la monétique en Afrique reste résolument soumise à la prise en compte des enjeux locaux. Et c’est cet équilibre entre global et local à définir par les acteurs du marché qui matérialisera les axes stratégiques à entreprendre pour tracer la feuille de route de l’évolution de cet écosystème.

Pôle Études | Partelya Consulting

Par Andréa TOUCINHO, Directrice Études, Prospective et Formations,

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